Février 2019. Laguna Colorida. Lever du jour.
 
La lumière pénètre largement dans la chambre à travers la fenêtre aux rideaux jaunes. Voilà pas mal de temps que les paroles des autres pensionnaires me réveillent, mais je me rendors aussitôt.
Je lève la tête en même temps que Pascal. Il doit être 7h00 ou 7h30. On se lève. On s’habille. 
Les japonais sont partis.
Les anglais ont déjeuné et chargent leur affaires.
Pendant que Pascal se prépare, je discute avec un anglais qui vient de terminer son diplôme de géographie et a décidé avec son pote licencié en math de partir remonter l’Amérique du Sud jusqu’en Colombie. On discute de choses et d’autres. Je lui parle du Salar d’Uyuni, de mon expérience dans la mine de Potosi. Il a l’air intéressé.
Pan Cakes au menu. Ca change du pain blanc sec. :)
On se partage le dernier cookie avec Pascal. On prend notre temps. Pascal raconte son aventure rocambolesque au Pérou avec sa copine et ses 4 autres amis. Blessé et détroussé par une bande de jeunes connards. Personne pour les aider. Bref, c’est l’éternel histoire du mauvais endroit au mauvais moment.
Le temps passe. Je me lève, aide à charger le 4x4, et file avec mon appareil photo dans ce petit village très récent, créé pour accueillir ces voyageurs d’un soir, sur cette étape de la laguna Colorida entre la frontière Bolivio-Chilienne et Uyuni. Il y a peut-être une trentaine de constructions. La plupart sont des hostals ressemblant à celle où l’on vient de dormir. Il y a quelque commerces. Des habitations de locaux. J’observe cette femme bolivienne qui vient de sortir d’une hostal avec un enfant et un chien. L’air de rien je prends des photos en suivant sa direction. Elle porte ces chapeaux anglais qui sont si caractéristiques ici. Plusieurs fois j’ai abordé gentillement, et souvent je me suis fait rembarré… Cette fois-ci ce sera différent. Je me rapproche d’elle doucement, l’air de rien. Je lui demande son prénom. Cupertina. Je présente. Je porte mon Leica près de mon oeil droit. Elle semble hésiter. Puis elle sourit. Tant mieux. Le 4x4 approche à ce moment là. J’appelle Pascal pour qu’il traduise à la femme ce que je veux lui dire. Je souhaite lui offrir cette photo imprimée mais il faudra qu’elle patiente un peu. Pascal lui explique que Sandro, notre chauffeur bolivien, lui remettra une prochaine fois. J’en profite pour faire cette photo avec cet arrière plan de ce qui semble être sa maison.
Sa fille sort. De même que d’autres personnes. Nous devons partir.